Née en 1510, morte en 1575. Fille du roi Louis XII et de sa seconde épouse Anne de Bretagne; sœur de Claude de France, épouse de François 1er et reine de France.
La jeune princesse fut éduquée par sa grand-mère Louise de Savoie et sa tante Marguerite de Navarre, deux brillantes femmes politiques. Sa tante en particulier exerça une forte influence sur ses idées religieuses.
En 1517, une union est envisagée avec Joachim, fils du marquis de Brandebourg (voir le projet conservé aux Archives nationales, cote AE/III/106). Ce dernier en fin de compte épousa Madeleine Saxe en 1524.
Mariée à Hercule d'Este, fils d'Alphonse 1er d'Este et de Lucrèce Borgia en 1528. Ce mariage préservait l'influence de la France en Italie après la défaite de Pavie, mais permettait aussi et peut-être surtout à François 1er de conserver la Bretagne au sein du royaume de France, en faisant renoncer Renée à l'héritage de sa mère et aussi de sa sœur Claude par des cluses de mariage particulièrement désavantageuses. Il fut considéré comme une mésalliance pour la princesse, qui aurait pu prétendre à la main de Charles de Luxembourg, futur Charles Quint.
En 1529, Alphonse d'Este fut lâché par le roi de France et composa avec Charles Quint. Son fils Hercule se tint à une politique prudente de neutralité.
La dot de la princesse était en fait constituée des revenues de seigneuries sises en France (notamment Montargis) et elle était dépendante du bon vouloir du roi de France pour les percevoir. Par ailleurs, l'entourage de la princesse fut composée par François 1er, qui cherchait à le contrôler étroitement. Cet entourage fut une pomme de discorde constante entre les époux, et les crises coïncident toujours avec les moments de tension politiques en Italie, car alors l'entourage de la princesse pouvait être considéré comme un nid d'espions français.
Les liens avec la France se trouvèrent renforcés par le mariage de leur fille Anne d'Este avec François de Lorraine, duc de Guise, mais aussi par la fuite des deux fils du duc à la cour de France, au grand plaisir d'Henri II.
Le mariage ne fut pas un long fleuve tranquille. La première crise eut lieu en 1536, autour de la position de Renée en faveur des réformés. Renée de France, introduite dans le monde protestant par Marguerite de Navarre, la sœur de François 1er et par sa gouvernante Michelle de Saubonne, se convertit sûrement en 1542, mais sans jamais couper les liens qui l'unissait avec sa famille de France, toujours catholique. Elle accueillit Clément Marot et Jean Calvin. Hercule d'Este était un homme tolérant, qui accueillit en outre les Juifs chassés de l'empire Habsbourg par Charles Quint. Mais en 1554, le duc en appelle au roi de France pour extirper le protestantisme de l'entourage de sa femme, et la convertir. Malgré un procès mené par un inquisiteur envoyé par le roi de France, et un condamnation à l'enfermement, Renée n'abjura pas. des dizaines de ses proches durent prendre la fuite. Mais 7 jours plus tard, Renée assista à la messe et le duc Hercule fit disparaitre toutes les traces du procès. La princesse reprit rapidement ses correspondances avec les Réformés. Ce coup d'éclat s'explique par le climat géopolitique tendu.
Le mariage ne fut pas un long fleuve tranquille. La première crise eut lieu en 1536, autour de la position de Renée en faveur des réformés. Renée de France, introduite dans le monde protestant par Marguerite de Navarre, la sœur de François 1er et par sa gouvernante Michelle de Saubonne, se convertit sûrement en 1542, mais sans jamais couper les liens qui l'unissait avec sa famille de France, toujours catholique. Elle accueillit Clément Marot et Jean Calvin. Hercule d'Este était un homme tolérant, qui accueillit en outre les Juifs chassés de l'empire Habsbourg par Charles Quint. Mais en 1554, le duc en appelle au roi de France pour extirper le protestantisme de l'entourage de sa femme, et la convertir. Malgré un procès mené par un inquisiteur envoyé par le roi de France, et un condamnation à l'enfermement, Renée n'abjura pas. des dizaines de ses proches durent prendre la fuite. Mais 7 jours plus tard, Renée assista à la messe et le duc Hercule fit disparaitre toutes les traces du procès. La princesse reprit rapidement ses correspondances avec les Réformés. Ce coup d'éclat s'explique par le climat géopolitique tendu.
La princesse, veuve, de retour en France après 1560, et s'installa à Montargis. Elle fit de la ville un refuge pour les protestants, malgré les menaces de son gendre le duc François de Guise (elle est grand-mère du duc Henri de Guise). Elle sut négocier avec les troupes royales et entretenait de cordiales relations avec ses voisins les Coligny. Elle cherche constamment la paix, critiquant pendant les guerres de religions les extrémistes des deux camps. Présente à Paris pendant la Saint-Barthélémy, elle fut protégée par le duc de Nemours, son gendre et par les Guise et put quitter la capitale. Elle resta alors discrète mais contuna à aider les réfugiés réformés jusqu'à sa mort.
Elle entama une procédure pour récupérer son héritage, en particulier le duché de Bretagne. L'affaire se termina par un compromis en 1570 au terme duquel elle devint duchesse de Nemours et de Montargis, et Pair de France. Elle mourut avant la fin de l'affaire, puisque le Procureur du roi la bloqua jusqu'à sa mort en 1575.
Elle entama une procédure pour récupérer son héritage, en particulier le duché de Bretagne. L'affaire se termina par un compromis en 1570 au terme duquel elle devint duchesse de Nemours et de Montargis, et Pair de France. Elle mourut avant la fin de l'affaire, puisque le Procureur du roi la bloqua jusqu'à sa mort en 1575.
Source :
Caroline zum Kolk, « Les difficultés des mariages internationaux : Renée de France et Hercule d’Este
», in I. Poutrin et M.-K. Schaub (dir.), Femmes et pouvoir politique. Les princesses d’Europe, XVe –
XVIIIe siècle, Bréal, Rosny-sous-Bois, 2007, p. 102-119. Article légèrement remanié publié en ligne sur Cour de France.fr, février 2011 (http://cour-de-france.fr/article1814.html).
», in I. Poutrin et M.-K. Schaub (dir.), Femmes et pouvoir politique. Les princesses d’Europe, XVe –
XVIIIe siècle, Bréal, Rosny-sous-Bois, 2007, p. 102-119. Article légèrement remanié publié en ligne sur Cour de France.fr, février 2011 (http://cour-de-france.fr/article1814.html).
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