vendredi 26 juillet 2013

Marie-Thérèse de France

Marie Thérèse de France par H.F. Füger - Musée de Ermitage
Marie-Thérèse-Charlotte de France est née  à Versailles de 19 décembre 1778 et est morte à Frohsdorf, Autriche, en 1851. Elle est la fille aînée de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Elle est titrée Madame, Fille du roi et portera le titre de Dauphine de son mariage avec son cousin le duc d'Angoulême, fils de Charles X, quand ce dernier monta sur le trône. On la nomma aussi "Madame Royale" pour la distinguer  de Madame, épouse de Monsieur, frère du roi. Elle porte le prénom de sa grand-mère maternelle l'impératrice d'Autriche. Elle a une enfance choyée mais soumise à l'étiquette et la vie de cour à Versailles. Elle a deux frères (Louis-Joseph - 1781-1789, mort d'une maladie pulmonaire), Louis-Charles (1785-1795, mort en prison) et une soeur, Sophie-Hélène-Béatrice (1786-1787). Les enfants ont été élevés ensemble.

 Elle a été enfermée à la prison du Temple le 13 août 1792 avec toute la famille royale ( le roi, la reine, son frère et sa tante Madame Elisabeth, soeur de Louis XVI). Le roi est exécuté le 21 janvier 1793, après avoir pu faire ses adieux à sa famille.
 En avril 1793, la situation des prisonniers se durcit et leur isolement est complet. Le Dauphin est enlevé à sa famille le 3 juillet 1793, et ne la reverra jamais. Marie-Antoinette est transférée à la Conciergerie en août 1793 puis exécutée le 16 octobre 1793. Ses enfant et sa belle-soeur ne sont pas mis au courant. Au Temple, les prisonniers n'ont plus aucun contact avec personne, pas même leurs gardiens, sauf pour des fouilles à répétition. Madame Elisabeth impose à la jeune Marie-Thérèse un emploi du temps strict dans la cellule (prières, marche, travaux manuels...) qui lui permet de conserver la santé et de ne pas se laisser aller à l'abattement. Le 10 mai 1794, Madame Elisabeth est arrêté et exécutée sans jugement. Marie-Thérèse n'est pas mise au courant, comme pour sa mère.
Le 8 juin 1795, le Dauphin meurt au Temple sans avoir revu sa soeur, après un an et demi d'isolement total.
La mort de son frère permet paradoxalement l'amélioration des conditions de détention de la princesse. On lui trouve une dame de compagnie, qui la sort de l'isolement où elle est depuis un an et qui reprend son éducation. Mme de Chanterenne lui apprend également la mort de sa mère, de sa tante et de son frère. Des visites sont autorisées. 
Le 26 décembre, après de très longues négociations, la princesse est remise à l'envoyé de l'empereur autrichien à la frontière. C'est la fin de son emprisonnement et le début d'un long exil.

Elle est reçue à la cour de son oncle François II comme un membre à part entière de la famille impériale, mais reste isolée du milieu des émigrés français. Elle a rang d'archiduchesse comme ses tantes et ses cousines. Elle reste trois ans à Vienne. Durant ce temps, son oncle Louis XVIII intrigue pour qu'elle appuie sa cause et apporte sa légitimité de fille de France à son projet de monter sur le trône. Prise dans un jeu diplomatique complexe, Marie-Thérèse accepte finalement dès 1796 le principe d'un mariage avec son cousin le duc d'Angoulême, mais le gouvernement autrichien freine le projet. Finalement, la princesse rejoint son oncle à Mitau en Courlande (empire de Russie). Elle se marie le 10 juin 1799 (son acte de mariage est conservé aux Archives nationales, cote AE/I/14/4/1). Sa vie est ensuite liée à l'exil de son oncle. Elle n'a pas eu d'enfants mais a été très proche de son neveu le duc de Chambord, dernier prétendant Bourbon au trône de France.

Marie-Thérèse ne rentre en France qu'en avril 1814. Durant les Cent-jours, elle assurera la défense de Bordeaux, mais est à nouveau contrainte à l'exil. Après la seconde restauration, elle tient auprès de Louis XVIII le rôle de reine de France sans en avoir le titre. Sous le règne de Charles X elle a moins d'influence politique. En 1830, après la révolution qui amène Louis-Philippe sur le trône de France, elle repart en exil, définitivement, d'abord à Edimbourg, puis à Prague, puis à Gorizia (Frioul) où meurent Charles X en 1836 et son fils en 1844, le mari de Marie-Thérèse. Cette dernière s'installe alors définitivement à Frohsdorf, non loin de Vienne, jusqu'à sa mort en 1851.

Elle est enterrée à Gorizia, auprès de son mari.

Plus de renseignements : Hélène Becquet, Marie-Thérèse de France - l'orpheline du Temple, Perrin, 2012.

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